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L’implantation des groupes français à l’étranger en 2010

Écrit par HASSID Olivier

1 juillet 2013

Hors secteur bancaire (1), prés de 2 500 groupes français contrôlent au moins une filiale à l’étranger en 2010. L’enquête Outward FATS, réalisée en 2011 sur l’exercice 2010, évalue à 31 000 le nombre de filiales à l’étranger (y compris au sein de Union européenne) détenues par ces groupes français internationalisés. Ces filiales à l’étranger ont réalisé en 2010 un chiffre d’affaires cumulé de près de 1 078 milliards d’euros et employaient près de 4,7 millions de salariés.

Environ la moitié des filiales des groupes français internationalisés se situe en dehors du territoire national. Ces filiales réalisent 51,9 % du chiffre d’affaires global consolidé de ces groupes et emploient 52,6 % de leurs effectifs. Ce partage de l’activité entre la France et l’étranger reste assez proche de celui observé en 2009, avec toutefois une progression de la part du chiffre d’affaires hors de l’Union européenne : celle-ci est passée de 24,4 % à 26,5 %, notamment suite à une progression en Chine. Cette évolution concerne l’ensemble des groupes internationalisés, quelle que soit leur taille.

Par ailleurs, selon les estimations de la Banque de France, les principales banques françaises détiennent environ 2 300 filiales à l’étranger en 2010. Ces dernières réalisent un Produit net bancaire de 62 milliards d’euros et emploient près de 300 000 personnes en dehors de l’hexagone (2).

Les plus grands groupes français réalisent une part très élevée de leur activité en dehors du territoire national : la centaine des plus grands groupes, dont le recensement est exhaustif, possède près de 60 % de leurs filiales à l’étranger. On estime à 41 % la part des filiales à l’étranger des groupes de taille moyenne (environ 500 groupes répondants) et à 37 % celle des plus petits groupes (environ 1 200 répondants). Les grands groupes réalisent 58 % de leur chiffre d’affaires global à l’étranger et y emploient 59 % de leurs effectifs. Leur activité en dehors du territoire national est donc plus importante que celle réalisée dans l’hexagone. Les groupes de moindre de taille restent quant à eux, plus présents sur le territoire français qu’à l’international : pour les groupes de taille moyenne, l’activité des filiales étrangères mesurée par les ventes ou par les effectifs s’élève à 36 % et pour les plus petits groupes à 20 % pour le chiffre d’affaires et à 31 % pour les effectifs.

L’importance du déploiement à l’international, mesurée par le nombre de pays où les groupes sont implantés, varie aussi selon la taille des groupes. Les plus grands, que l’on peut qualifier de multinationaux, sont présents sur tous les continents et dans de très nombreux pays. Plus de la moitié d’entre eux opère dans 32 pays ou plus et le quart dans plus de 54 pays. La moitié de ces multinationales détiennent plus de 110 filiales en dehors du territoire national et une dizaine en détiennent même plus de 430. Si ces groupes ont historiquement développé leur activité dans l’hexagone et que leur centre de décision y demeure, une part très importante de leur activité et de leurs actifs se situent désormais à l’étranger : un quart d’entre eux, parmi lesquels certains grands groupes du CAC40, concentrent jusqu’à 80 % et plus de leurs ventes et de leurs effectifs à l’étranger. Pour les autres groupes, le déploiement à l’international est nettement plus limité. Les plus internationalisés des groupes de taille moyenne (ceux appartenant au dernier décile) sont implantés dans 21 pays ou plus, et dans 6 pays ou plus pour les plus petits groupes. En général, les petits groupes internationalisés ne sont présents que sur un ou deux marchés étrangers tout au plus.

L’Union européenne (UE, hors la France) reste la première zone d’accueil des implantations des groupes français à l’étranger, avec environ 50 % des filiales et du chiffre d’affaires consolidé et 43 % des effectifs. Toutefois, la part de l’Union européenne recule par rapport à 2009, notamment en termes de chiffre d’affaires (49 % en 2010 contre 53 % en 2009).

Au sein des pays de l’UE, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie concentrent ensemble environ la moitié des filiales, 58 % des effectifs et 62 % du chiffre d’affaires consolidé. Environ 16 % des filiales implantées au sein de cette zone sont situées en Belgique et aux Pays-Bas, en raison de la proximité de ces pays. Ces filiales réalisent dans leur ensemble près d’un cinquième des ventes des filiales de l’UE, mais une part plus modeste des emplois (12 %).

Sans changement majeur par rapport à 2009, les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) (3) concentrent 14 % des filiales françaises en UE, près de 10 % des ventes consolidées et de 20 % des effectifs des implantations françaises en UE. Parmi ces pays, la Pologne reste le principal pays d’accueil des groupes français internationalisés. La part des filiales et des ventes en Pologne s’élève à près de 5 % alors que la part de l’emploi s’élève à 9 %. Dans les PECO, une filiale compte en moyenne 171 salariés contre 127 pour l’ensemble des pays de l’UE, ces pays étant privilégiés pour de grandes implantations industrielles en raison notamment de leur moindre coût de la main d’œuvre.

Hors Union européenne, les États-Unis restent le premier pays d’accueil pour les groupes internationalisés français. Avec 31 % des ventes consolidées, 18 % des filiales et 19 % des effectifs hors UE, ce pays apparaît comme le premier client et la première destination des groupes français. Toutefois, le poids des pays émergents et notamment des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ne cesse de progresser. En 2010, ces pays représentent un cinquième des emplois des filiales étrangères, contre 18 % en 2009 et 14 % en 2007. Dans ces pays, la taille moyenne d’une filiale (308 salariés) est sensiblement supérieure à celle de l’ensemble des pays (151 salariés) et plus encore à celle de l’Union européenne (126 salariés). La part du chiffre d’affaires consolidé reste modeste, autour de 10 %. Ceci tient essentiellement à deux raisons : d’une part, de nombreuses filiales localisées dans ces pays produisent des biens ou des services non destinés au marché local (filiales de sous-traitance); d’autre part, les prix des produits ou des services destinés au marché local sont adaptés à des consommateurs au pouvoir d’achat encore limité. A noter, toutefois, que la part du chiffre d’affaires consolidé des BRIC est passée de 6 % en 2007 à 10 % en 2010.

La Chine et le Brésil concentrent l’essentiel des implantations françaises localisées dans les BRIC. La Chine représente 16 % des emplois des groupes français hors UE, contre 14 % en 2009. Toutes zones confondues, avec un effectif estimé à 426 000, ce pays arrive en deuxième position après les États-Unis en termes d’emploi et dépasse même l’ensemble des PECO qui ne totalisent qu’environ 384 000 emplois. En lien avec le cadre règlementaire en vigueur dans ce pays, ce nombre est sans doute minoré, de nombreux groupes ne pouvant s’y implanter qu’au travers de participations minoritaires non recensées dans le cadre de l’enquête. Le poids relatif des filiales des groupes français au Brésil et en Inde s’est également accru. Le Brésil concentre désormais 11,6 % des emplois hors UE, contre 10 % en 2009 et 9 % du chiffre d’affaires consolidé contre 7 % en 2009.

Malgré le poids dominant des BRIC, le Maghreb et le Moyen-Orient ainsi que l’Amérique latine (hors Brésil) demeurent des zones d’accueil privilégiées hors UE. L’Argentine, le Maroc et la Tunisie sont les principaux pays d’implantation des groupes français dans ces zones.

Les secteurs de l’industrie représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires consolidé réalisé par les filiales étrangères des groupes internationalisés (54,3 %), mais une part plus faible des effectifs (41,4 %) et du nombre de filiales étrangères (39,5 %). Le commerce et les services concentrent ensemble 55,5 % des emplois et des filiales mais seulement 43 % des ventes consolidées. Les activités de commerce représentent près de 40 % des effectifs du tertiaire et près de la moitié des ventes consolidées. Dans l’industrie, les filiales sont en général plus grandes que les filiales du tertiaire : 158 salariés contre 150 salariés et un chiffre d’affaires consolidé d’environ 48 millions d’euros par filiale contre 27 millions dans le tertiaire. Les filiales industrielles emploient à peine plus de salariés que celles du tertiaire, ce qui s’écarte des écarts habituels de la taille des unités. Ceci tient à ce que les groupes français exploitent à l’étranger de grands hypermarchés, par exemple en Chine ou au Brésil. Les filiales industrielles ont aussi un chiffre d’affaires supérieur, ce qui reflète qu’elles vendent à des clients externes, sans que tous les produits soient commercialisés à travers des filiales commerciales.

Dans le secteur de l’industrie manufacturière, en termes d’effectifs, ce sont les secteurs de la fabrication d’équipements électriques (12,5 %), de l’automobile, de la fabrication de produits minéraux ainsi que des produits alimentaires (autour de 11 %) qui arrivent en tête. Si l’on considère les ventes, l’industrie alimentaire arrive en première position (15,2 %) suivie par le raffinage (14,4 %), l’automobile (11,1 %) et la chimie (9,7 %). Le secteur de la pharmacie se distingue par une part à peu près similaire de l’emploi, du chiffre d’affaires consolidé et du nombre de filiales autour de 7 %.

Dans le tertiaire, le commerce de détail représente 30 % des effectifs et 26 % des ventes, tirés par les géants de la distribution. L’importance de ce secteur confirme également la nécessité d’être au plus près des consommateurs pour conquérir de nouveaux marchés. Dans les services, la restauration, secteur très intensif en facteur travail (14,6 % des effectifs du tertiaire) mais aussi les télécommunications, les services informatiques et de conseil (SSII, centres d’appels, services partagés de type comptable, juridique et ressources humaines…) occupent une place de choix : les filiales spécialisées dans ces secteurs emploient dans leur ensemble environ 12,5 % des effectifs du tertiaire et réalisent 11,8 % du chiffre d’affaires consolidé du tertiaire. La faible part du chiffre d’affaires consolidé de ces secteurs s’explique par le fait qu’une grande partie de ces filiales n’interviennent que pour le compte du groupe et ne vendent pas leurs services localement.

Trouver en document attaché l’ensemble des statistiques complètes relatives à l’implantation des groupes français à l’étranger

(1) L’activité des groupes bancaires étant caractérisée par leur produit net bancaire et non par leur chiffre d’affaires, ils font ici l’objet d’une présentation séparée. Par ailleurs, les données pour ce secteur sont collectées par la Banque de France en charge des statistiques dans le secteur financier.

(2) Pour les groupes du secteur financier, la Banque de France a produit les statistiques OFATS à partir du recueil de données prudentielles et de l’exploitation des informations des documents de référence des principaux groupes bancaires.

(3) Roumanie, Hongrie, République tchèque, Slovénie, Slovaquie et Pologne

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