Le secteur de la sécurité privée est encadré par une loi, la loi du 12 juillet 1983. La question qui se pose aujourd’hui aux services de l’Etat en charge de ce sujet, est de savoir si cette loi est encore adaptée. Ma position personnelle est claire. Elle ne l’a jamais été. Au lieu de rendre plus mature ce secteur, la loi du 12 juillet 1983 l’a rendu plus vulnérable. En voulant scinder les activités de surveillance, d’enquête et de transport de fond* (article 12), elle n’a jamais permis l’émergence de multinationales françaises de la sécurité. Elle a favorisé la pénétration massive de sociétés étrangères de la sécurité favorisant une concurrence déloyale entre des PME françaises. Ces dernières n’avaient pas la liberté d’opérer sur plusieurs segments de marché (renseignement, transport de fond…) alors que les sociétés extérieures bénéficiaient elles de ses atouts. Cela explique en partie que les sociétés leaders françaises ne parviennent pas à une taille suffisante pour créer suffisamment de marges et opérer de nouveaux développements. En conséquence, un directeur de sécurité recourt très souvent à des prestataires de sécurité étrangère, notamment anglo-saxons qui ne sont pas soumis à ce « principe de spécialité ». Ils sont devenus des acteurs de sécurité globale. Nous ne considérerons pas comme d’autres qu’acheter français est une sinécure. Nous trouvons seulement dommage que l’encadrement réglementaire ait empêcher le développement d’un secteur sensible dans lequel la France peut exceller.. Nous considérons, même si nous ne demandons qu’à être convaincu du contraire, qu’une protection made in France apporte plus d’assurance en matière de protection de l’information et de manière plus générale d’intelligence économique.
Olivier HASSID
*D’après la Coess, seuls 18% des pays européens imposent un « principe de spécialité » pour les entreprises de sécurité privée !