L’enquête de la Fondation de Dublin sur les conditions de travail en Europe, réalisée en 2010, continue de livrer des données sociales intéressantes sur la situation des pays membres.
A prendre en considération en vue des prochaines élections européennes…
Une sécurité et une qualité de l’emploi relatives
Si en moyenne 80% des salariés de l’UE ont des contrats à durée indéterminée, ce chiffre plafonne depuis des années et cache d’importantes différences avec des pays comme l’Espagne, l’Irlande, le Portugal où le pourcentage de contrats temporaires tourne autour de 30% et même 40% pour la Grèce.
De façon générale la perception que la grande majorité des salariés européens ont de leur employabilité (capacité à retrouver un travail avec un salaire similaire) est faible : seuls 32% d’entre eux s’estiment bien assurés.
De même pour 35% des mêmes travailleurs l’étude estime que la qualité des conditions d’emploi (évaluée sur 12 critères concernant salaires, temps de travail, santé et sécurité, formation…) laisse à désirer.
Des disparités maintenues entre pays membres
Les disparités globales de situations entre les pays d’Europe du Nord et du Sud, ou entre anciens et nouveaux membres, sont persistantes.
On trouve les plus hauts niveaux de qualité de l’emploi en Finlande, Suède, Danemark et Norvège. Ces niveaux sont aussi favorables au Luxembourg, en Hollande en Belgique et en Autriche. Ils sont bas dans la plupart des PECOs et chez les derniers arrivés. Les autres pays d’Europe du sud ou continentale (dont la France) sont à la moyenne.
Des inégalités générales de situations selon les secteurs, les catégories professionnelles, les âges et la taille des entreprises.
Tous les pays sans exception sont confrontés, chacun selon son niveau économique et social, aux mêmes problèmes d’inégalités entre les salariés selon la taille des entreprises, les branches d’activité, les générations.
Si l’étude ne relève pas d’inégalités notables entre hommes et femmes en termes de qualité globale des conditions d’emploi, partout en revanche les jeunes, les non qualifiés, les salariés des petites entreprises, les travailleurs de l’agriculture et du commerce sont ceux qui cumulent les handicaps en matière :
– d’accès à la formation continue : très faible
– de niveaux de salaire (au bas de l’échelle)
– de temps de travail (temps partiel contraint ou durées les plus longues)
– de précarité des emplois (nombre élevé de contrats temporaires successifs)
Il y a là de quoi nourrir une politique sociale commune européenne de réduction des inégalités.
Rapport sur les conditions d’emploi et les relations d’emploi en Europe (5 décembre 2013. http://www.eurofound.europa.eu/pubdocs/2013/67/en/1/EF1367EN.pdf) donne des arguments à ceux qui sont persuadés qu’il faut plus et non pas moins d’Europe, pour harmoniser les conditions d’emploi par le haut et réduire partout les inégalités persistantes.