Monsieur Alain Bauer, vous venez d’être nommé par le Président de la République Président du Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS). Pouvez vous nous éclairer sur les missions de ce nouvel organisme et vos nouvelles fonctions ?
Le CSFRS, Groupement d’intérêt Public) a pour mission de favoriser la coordination des actions de formation et de recherche en matière stratégiques, de mutualiser les financements, de redynamiser la recherche universitaire.
Après le rapprochement INHES (élargi à la justice) et IERSE d’une part, IHEDN et CHEAR de l’autre, le dispositif permet de rassembler l’Etat, le secteur public universitaire, et les principales entreprises françaises à taille mondiale dans cette perspective.
Il s’agit d’un outil souple, d’économie mixte, dont le principe est le partage.
Les questions relatives à la sécurité d’entreprise seront-elles prises en compte et si oui comment ? Le CDSE a-t-il un rôle à jouer ?
Au sens des grands enjeux stratégiques et des dispositifs qui peuvent être mis en commun, sans aucun doute. Le CDSE a vocation a être un interlocuteur du CSFRS, mais seules les entreprises peuvent être directement adhérentes.
Nous souhaitons que le CDSE puisse participer à la proposition d’axes de recherche utiles et aux Réunions publiques et assises préparées par les équipes du CSFRS.
En quelques mois différents ministères se sont dotés de nouvelles structures de prospectives et de stratégie, certainement en raison des carences que vous avez pu mettre en exergue dans le rapport que vous avez remis au Président de la République, ne risque-t-on pas de passer d’un trop peu à un trop plein ?
Le risque aurait été de créer un monopole ou une usine à gaz de nouvelle génération. CE qui est important c’est d’éviter le gaspillage de fonds ou le sous financement d’études à répétition sur des sujets mille fois abordés. Le fait que plus de personnes et d’institutions s’engagent dans la réflexion stratégique est une bonne nouvelle.
De manière plus générale et là en tant qu’expert de la sécurité, pouvez vous nous indiquer quelles sont les principales menaces, selon vous, contre lesquelles les entreprises doivent se protéger ?
L’important est surtout de regarder en avant. D’éviter le syndrome d’Azincourt, la surprise stratégique qui est le plus souvent un aveuglement stratégique. Les entreprises connaissent les problématiques classiques et les DSE maîtrisent le plus souvent parfaitement ces sujets. Mais ceux qui apparaissent (ou réapparaissent) sont parfois hors des limites du radar. Le dernier colloque du CDSE a démontré les possibles défaillances systémiques qui peuvent toucher les entreprises, notamment en matière financières et pas seulement sur la veille technologique ou la protection des secrets industriels.
Entretien réalisé par Olivier Hassid.