Colloque du CDSE 2021 : « Le temps est venu de faire de l’entreprise un maillon fort de la chaîne de sécurité » (Stéphane Volant à AEF info)

Écrit par Marc-Antoine Bindler

10 décembre 2021

Le président du Club des directeurs de sécurité des entreprises, Stéphane Volant, évoque, dans une interview à AEF Info, les attentes du CDSE vis-à-vis de la future loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur, qui pourrait, selon lui, venir consacrer les relations entre les entreprises et l’État, notamment en termes de « partage du secret ».

Alors que le CDSE s’apprête à célébrer ses 25 ans (+1) lors de son colloque annuel organisé au palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux, jeudi 16 décembre 2021, Stéphane Volant revient sur les évolutions de la fonction sécurité-sûreté et du Club depuis sa création en 1995 :

« Le directeur de la sécurité n’est désormais plus forcément issu du ministère de l’Intérieur ou du ministère des Armées, mais, de plus en plus, d’une candidature interne à l’entreprise. Quand il continue à être issu de l’État, il se forme aux questions économiques, et quand il vient de l’entreprise, il se forme aux sujets liés à la sécurité. »

« Le CDSE est devenu un point de convergence grâce auquel tous les acteurs de la sécurité, qu’ils appartiennent au monde de l’entreprise ou à l’État, peuvent partager des idées, débattre de leurs ambitions, et apporter des réponses aux questions de sécurité. »

Le président du CDSE aborde en outre le continuum de sécurité et les conséquences de la loi du 25 mai 2021 sur ce dernier…

« Pour moi, ce concept n’est pas complètement abouti mais en bonne voie. L’année passée a été importante avec la loi du 25 mai 2021 relative à la sécurité globale qui a davantage encadré la sous-traitance dans les prestations de sécurité, prévu la publication de certaines sanctions prononcées par le Cnaps, instauré des circonstances aggravantes pour les agents de sécurité privée, et tend vers la mise en place de signes distinctifs sur leurs tenues. Mais l’État n’est pas encore allé au bout de la démarche tracée par l’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, lors du dernier colloque du CDSE, il y a deux ans : la création d’un véritable cercle de confiance et l’intégration des entreprises au continuum de sécurité. »

…ainsi que ses attentes quant à la future Lopsi :

« Je gage qu’une partie de la Lopsi, qui devrait être présentée en conseil des ministres en février 2022 (2), sera donc consacrée aux entreprises. C’est en tout cas ce qui nous a été dit lors d’un déjeuner récent avec Gérald Darmanin (lire sur AEF info). Peut-être même qu’un titre de la loi regroupera l’ensemble des mesures concernant les entreprises et instaurera ce cercle de confiance, intégrant plus fortement les directeurs de la sécurité à la chaîne de partage d’information à laquelle appartiennent les acteurs du régalien. »

« Les textes ne précisent pas suffisamment le rôle des entreprises dans la sécurité, à l’exception notable des opérateurs d’importance vitale qui sont pour la plupart des grandes entreprises. Peut-être faudrait-il instaurer un statut d’OIV ‘light’, moins prescriptif, moins coûteux, mais qui pourrait entraîner une forme de sensibilisation d’autres entreprises, tels que les sous-traitants des OIV. Il faut prendre acte du rôle croissant des entreprises, petites, moyennes ou grandes dans la chaîne de sécurité et fixer des règles d’encadrement. Les choses doivent être faites en complémentarité avec la sécurité publique, avec une connivence qui fait que les uns et les autres parlent la même langue.

Le titre de la future Lopsi consacré aux entreprises pourrait aussi comporter des dispositions relatives à la sécurité privée. La loi sur la sécurité globale n’étant pas allée jusqu’à l’instauration d’une garantie financière (lire sur AEF info), peut-être que cette nouvelle occasion pourrait être saisie. Il y a aussi probablement plus de connexions à établir entre les différents outils. Les entreprises peuvent détecter et identifier des signes de radicalisation mais ces informations sont encore plus ou moins bien partagées avec les services de l’État. Se pose également la question des réseaux de vidéosurveillance des opérateurs privés et publics qui, sauf exceptions, ne sont pas encore connectés aux services de police et de gendarmerie. Nous pourrions peut-être aussi créer une sorte de Sneas des acteurs du numérique qui validerait l’honorabilité des entreprises du secteur et de certaines solutions car, aujourd’hui encore, trop souvent et en dépit des efforts de l’Anssi, la règle du « moins-disant » s’applique au moment des appels d’offres. »

>> Retrouvez l’interview de Stéphane Volant en intégralité sur le site d’AEF Info en cliquant ICI (Abonnés)

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