Vous venez de remplacer Jean-Marc Sabathé à la Direction de la Sécurité d’EDF, pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?
Au terme d’études universitaires de droit, j’ai débuté mon parcours professionnel en entreprise dans un GIE de promotion et d’aménagement immobilier.
Puis je suis entré dans la police nationale où j’ai exercé, pendant 19 ans, différentes fonctions dans les domaines de la lutte contre la délinquance financière et le grand banditisme.
En 2000, j’ai rejoint le corps préfectoral en qualité de sous-préfet, puis j’ai été promu Préfet en 2010. Certaines de mes affectations m’ont conduit à m’impliquer plus particulièrement dans les activités de sécurité et de sûreté notamment en Guyane avec le Centre spatial de Kourou ; à Calais avec le tunnel sous la Manche et le port ; sur les aéroports de Roissy et du Bourget ou encore en Seine-Saint-Denis.
J’ai succédé à Jean-Marc Sabathé le 1er mai 2013.
Comment voyez-vous la sécurité d’un Groupe tel qu’EDF, quels sont les enjeux ?
J’ai en effet été engagé comme Directeur de la Sécurité du Groupe EDF, leader mondial pour la production et la fourniture d’électricité.
Cela consiste à définir et à proposer à la Direction Générale du Groupe, la politique de sécurité face à la malveillance puis de s’assurer de son déploiement tout en veillant aux adaptations au droit local pour ce qui concerne les filiales implantées à l’étranger.
Le développement de la culture de protection du patrimoine matériel et immatériel du Groupe et la sécurisation des personnels en séjour ou en mission à l’étranger sont aussi des domaines qui nécessitent une attention soutenue.
La relation avec les services de l’Etat que j’ai servi pendant plus de 30 ans est, en outre, un sujet très important car il s’agit pour moi de porter la politique de l’entreprise mais aussi de rechercher et de favoriser les voies d’un dialogue confiant et constructif.
Aujourd’hui, les enjeux sécuritaires sont énormes ; nous sommes, en effet, entrés dans le régime de l’obligation de résultat dans un contexte mondial où l’évolution technologique accélère et multiplie les capacités de nuisance des agresseurs potentiels. La protection des installations nucléaires, celle des réseaux et systèmes d’informations et l’intelligence économique sont assurément les domaines dans lesquels EDF est très mobilisée.
Comment êtes-vous organisé pour faire face à ces différents enjeux ?
La Direction de la Sécurité est une direction corporate, chargée du contrôle de deuxième niveau (aussi appelé contrôle expert) sur l’ensemble de l’activité sécurité du Groupe. En relation avec la Direction de l’Audit, elle s’appuie sur les directions métiers pour s’assurer de la mise en œuvre de la politique de sécurité et de la maîtrise des risques en ce domaine.
EDF a été victime d’une cyber attaque à grande échelle. Pouvez-vous nous en dire un peu plus et comment avez-vous réagi pour combattre ce phénomène ?
En 2011, EDF a été victime d’une cyber attaque sur ses sites commerciaux du type « déni de service distribué » consistant à saturer l’accès à ces sites pour les rendre indisponibles et priver ainsi les clients internautes d’un lien avec l’opérateur.
L’environnement sur lequel a porté l’attaque a été immédiatement isolé et des vérifications ont été diligentées afin de déceler d’éventuelles compromissions d’infrastructure ou de données.
La protection a été par la suite renforcée notamment par la mise en place d’une cellule de surveillance permettant de détecter et de traiter toute connexion illicite aux réseaux.
Bien entendu, une plainte a été déposée auprès des services de police spécialisés dans ce type de délinquance.