Dans le cadre d’une politique globale des risques (Sécurité/Sûreté) et d’une approche structurée et rationnelle des vulnérabilités, un certain nombre d’événements récents démontrent tout l’intérêt d’un périmètre élargi pour un Directeur de la Sécurité à la hauteur des attentes d’un Conseil d’Administration.
En effet, à une crise systémique quasi permanente doiventt répondre une approche et une posture décomplexées et pluridisciplinaires. Ainsi, la crise financière mondiale qui secoue les Marchés financiers avec une ampleur inégalée, avant de bouleverser l’ordre économique et social, souligne les effets des opérations financières complexes qui échappent aux meilleurs spécialistes des métiers de la finance. Quelle meilleure situation que celle d’un Directeur de la Sécurité, vigie de l’entreprise, bénéficiant de la confiance de la direction générale et au carrefour des divers métiers, pour détecter et interpréter des signaux faibles qui, le cas échéant, peuvent occasionner des dommages significatifs. La question du blanchiment des capitaux illicites et du financement du terrorisme est une d’entre elles. Les montages complexes peuvent emprunter des voies « atypiques » et ce ne sont pas seulement les établissements financiers qui peuvent se voir impactés par ce type de menace.
Depuis une vingtaine d’années, on note à la fois une accélération des obligations de vigilance qui pèsent sur l’ensemble des professionnels, mais également un élargissement du périmètre d’actions de ceux qui peuvent être concernés. De telle sorte que l’ordonnance du 30 Janvier 2009, en application de la 3ème directive européenne sur le sujet, instaure de nouvelles normes de détection et prévention du blanchiment de fonds illicites et financement du terrorisme. C’est précisément ces nouvelles normes qui doivent susciter tout l’intérêt également des divers responsables sécurité : en effet, cette ordonnance, traduction et mise en forme attendue d’une directive européenne, semble trouver naturellement le terrain des responsables de Sécurité Globale : on passe en effet d’une culture de la « conformité » à une culture des « risques ». Ainsi, la vigilance imposée aux professionnels dépend désormais du profil attaché aux clients, aux produits, aux opérations. Ces dispositions ont pour objet de définir les aspects techniques permettant aux entreprises d’identifier les différentes catégories de situations en fonction de leur niveau de risque. Or, les opérations de Blanchiment sont intrinsèquement conçues pour ne pas être détectées, pour être « séduisantes » et paraître sans risque dans un souci de dissimulation souvent sophistiqué, pour des profits maximum.
Nul doute qu’un responsable de Sécurité avisé, au carrefour des diverses fonctions de l’Entreprise (R.H., production, Finances, Communication…) participera utilement à la sensibilisation et la détection éventuelle d’opérations ou de relations « atypiques » qui seront peut être qualifiées ultérieurement de processus de blanchiment ou de financement de terrorisme. Cela sans coût immédiat.