La dénonciation de pratiques illégales d’un commissaire de la police judiciaire de la préfecture de police mis en examen pour avoir monnayé des informations confidentielles à des tiers est une bonne chose. Isabelle Mandraud, journaliste, affirme très justement dans son article du Monde en date du Vendredi 21 Mars¹que l’affaire « met en lumière certaines pratiques d’officines privées ». Mais, il ne faudrait pas en tirer des conclusions hâtives.
Cette réalité récurrente cache des problèmes réels qui n’ont pas trouvé de réponse jusque maintenant et qu’il faudra bien un jour aborder en toute clarté. Faute de quoi ce genre de scandale perdurera. Encadrons un besoin légitime et on ne verra plus de débordements erratiques. Hélas il n’est pas certain que la future loi relative à la sécurité intérieure (LOPSI 2) en préparation reflète tous les aspects du problème. Sauf si enfin on entend avant sa rédaction les acteurs de ce champ sans parti pris, ce qui ne semble pas être le cas jusqu’à maintenant. A ce titre le CDSE, l’association représentant les directeurs de sécurité/sûreté en France, va faire tout ce qu’il peut pour que son point de vue, qui est celui de la réalité de terrain, soit pris en compte.
Il ne faut pas se voiler les yeux: les entreprises ont besoin de renseignements pour exercer leurs activités. Or actuellement, elles sont dans l’impossibilité de dialoguer avec qui que ce soit.
L’Etat, sous couvert de la CNIL² et d’indifférence, ignore au fond les vrais enjeux du privé. Il est temps de repenser la sûreté des entreprises, d’identifier en leur sein une personne qui serait habilitée à dialoguer avec l’Etat et ses services de renseignement afin que la France soit enfin au même niveau en la matière que ses partenaires étrangers dans la concurrence internationale.