Le Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises (CDSE) a présenté le 4 décembre dernier à l’OCDE lors de son colloque annuel son premier Baromètre Sécurité, en partenariat avec AXA Assistance France. A une époque où le champ du risque pour les entreprises s’est considérablement élargi, le CDSE a souhaité s’interroger sur la place que pouvaient avoir aujourd’hui les enjeux de sécurité et de sûreté au sein des entreprises françaises. Réalisé par OpinionWay auprès de 310 dirigeants d’entreprises françaises de plus de 50 salariés ayant envoyé au cours des 12 derniers au moins un salarié à l’étranger, cette première édition du baromètre met en évidence leurs préoccupations, les dispositifs mis en place mais aussi une diffusion de la culture du risque au sein des entreprises.
Une perception globale du risque forte ou avérée …
L’actualité internationale de ces derniers mois a été particulièrement riche en événements : crash aériens, crises en Ukraine et en Syrie, épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest, risque d’attentats et émergence de DAESH … Dans ce contexte 74% des dirigeants interrogés considèrent que l’insécurité à l’international représente une menace pour la France, ses entreprises et ses citoyens.
… mais qui ne s’accompagne pas d’un sentiment d’exposition direct à des risques à l’international
En effet, seuls 20% des répondants estiment que leurs collaborateurs sont directement exposés à des risques lorsqu’ils se déplacent à l’international. Cette minimisation des risques encourus se traduit dans les faits par des dispositifs très inégaux dans les entreprises interrogées : 31% des entreprises ont clairement identifié une personne au sein de l’entreprise en charge de gérer la gestion de la sécurité/de la sureté des collaborateurs à l’étranger. Il s’agit le plus souvent du DRH, mais dans 38% des cas, l’entreprise s’est dotée d’un Directeur sureté ou un Directeur sécurité.
Une culture des risques en développement mais une sensibilité aux questions de sécurité qui varie en fonction de la taille de l’entreprise
Dans plus d’un quart des entreprises interrogées, la place accordée aux questions de sécurité et de sureté des collaborateurs en déplacement à l’international a pris de l’importance. La formation et l’information, qui relèvent des obligations de l’employeur en matière de protection des collaborateurs en déplacement à l’étranger ne sont pas encore des automatismes pour toutes. Néanmoins plus de la moitié des répondants déclarent préparer les salariés, systématiquement ou de manière ponctuelle. Cependant les entreprises de plus de 250 salariés interrogées enregistrent des différences significatives en termes de dispositif faisant preuve d’une culture du risque plus développée. Ainsi, 68% de ces entreprises soumettent leurs salariés à des procédures spécifiques pour préparer leur déplacement contre seulement 51% des entreprises de moins 249 salariés.
Pour Alain JUILLET, Président du CDSE, ce premier baromètre permet de mettre en évidence une prise de conscience de la part des dirigeants des entreprises françaises liées aux enjeux de la sécurité. « La sécurité a été placée plusieurs fois au cœur du débat au cours de la décennie passée. Le drame de Karachi a donné lieu à une jurisprudence du même nom mettant en évidence la responsabilité de l’employeur et l’obligation de sécurité de résultat de l’entreprise. Dans un contexte où les collaborateurs des entreprises se déplacent de plus en plus facilement, de plus en plus loin, parfois dans des pays considérés à risque, l’entreprise se doit d’évoluer. Le CDSE accompagne les entreprises dans ce domaine depuis 25 ans. »
Nicolas SINZ, PDG d’AXA Assistance France : « Nous nous sommes associés à la démarche du CDSE assez naturellement : la sécurité des collaborateurs pour une société internationale comme AXA Assistance est un enjeu majeur, d’une part en tant qu’employeur – nos médecins et nos salariés sont amenés à parcourir les quatre coins du monde pour venir en aide à nos clients – et d’autre part en tant qu’accompagnateur de nos clients lors des déplacements de leurs propres collaborateurs. »
Méthodologie de l’enquête
Échantillon de 310 dirigeants, membre du CoDir, d’entreprises françaises – tous secteurs – de plus de 50 salariés qui ont envoyé au cours des 12 derniers au moins un salarié à l’étranger. La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement en termes de secteurs d’activité et tailles salariales (univers des entreprises de plus de 50 salariés. L’enquête a été réalisée du 20 au 31 octobre 2014.
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