« En matière de souveraineté numérique, il faut passer de la parole aux actes. Il faut sortir du déni : nous avons beaucoup de retard, un retard colossal ! », affirme Stéphane Volant, jeudi 3 septembre 2020. Le président du CDSE s’exprimait lors de l’Université d’été d’Hexatrust, sur le thème « vers une autonomie stratégique européenne ».
« Je comprends que même GAIA-X, dont nous nous félicitions qu’il soit européen, laisse des places de choix à un certain nombre de GAFAM pour entrer dans ce système dont on nous dit qu’il sera européen, souverain… « , regrette-t-il. « Faut-il se dire que la France n’est définitivement plus dans ce combat et faut-il tourner la page de la souveraineté numérique parce qu’elle n’arrivera pas et que nous n’en avons plus les moyens ? Ou bien encore, et c’est ce que j’ai envie de croire, faut-il se dire qu’il faut travailler, notamment au sein du comité stratégique de la filière des industries de sécurité, et que nous pouvons atteindre le but ? Dans ce cas, allons-y ! »
Stéphane Volant estime néanmoins que ces travaux doivent réunir l’ensemble des acteurs, « les plus grands et les plus petits du marché » et qu’il sera nécessaire d’ »écouter ce que disent les utilisateurs afin d’avancer ».
Pour le président du CDSE, il faut :
– Établir une liste précise des critères de souveraineté ;
– Que les grandes et petites entreprises françaises du numérique travaillent ensemble ;
– Que l’Etat, les collectivités territoriales et les OIV soient exemplaires ;
– Adresser le prix de la souveraineté.
« Cependant, n’attendons pas que la prochaine pandémie soit numérique, et que nous assistions à une fermeture des frontières au-delà desquelles sont justement stockées nos données et que l’économie française se retrouve en carafe ! », prévient-il. « Prenons conscience qu’il n’est pas encore trop tard. Allons-vite, il y a urgence, il n’y a plus une seconde à perdre ! »