Anne Girond, directrice générale du CDSE et Jean-Yves Oger (Renault), président de la commission « gestion de crise et continuité d’activité » du CDSE, s’exprimaient sur les premiers enseignements de la crise de la Covid, lors d’une conférence organisée par le MBA « management de la sécurité » de l’EOGN, jeudi 17 décembre 2020.
La crise sanitaire a permis aux directeurs de sécurité et de sûreté des entreprises « de s’affirmer très clairement dans le rôle de coordinateur des dispositifs de crise », déclare Jean-Yves Oger, directeur adjoint de la prévention et de la protection du groupe Renault et président de la commission « gestion de crise et continuité d’activité » du CDSE.
Selon une étude réalisée par le CDSE auprès de ses adhérents, 90 % des directeurs de sécurité et de sûreté étaient systématiquement présents en salle de crise pendant le premier confinement, et un peu moins de la moitié a assuré le pilotage de la gestion de crise. « Ce rôle a globalement été réparti entre la direction générale, la DRH et la direction sécurité », indique l’étude.
L’enquête du CDSE met aussi en avant « le caractère indispensable d’exercices de crise réguliers et l’importance de mieux sensibiliser le top management sur les process afin de susciter l’adhésion ». Pour Jean-Yves Oger, la crise liée au Covid-19 marque en outre une « vraie rupture » dans l’utilisation des outils de gestion de crise, qui ont dû se numériser pour pouvoir être utilisés à distance. « La notion de salle de crise sera sans doute très différente après. » Les directeurs de sécurité expriment ainsi « un fort besoin en matière d’équipements numériques robustes, adaptés, intégrant les prérequis en matière de sécurité des systèmes d’information : main courante globale, application de communication dédiée, sans limitation du nombre de connexions, partage de documents, application d’audio et vidéoconférence », indique l’étude.
La directrice générale du CDSE, Anne Girond, témoigne d’une forme d’impossibilité à revenir « au monde d’avant », sachant que les contours du « monde d’après » ne sont « pas très définis ». « Un des points majeurs, pour les entreprises, ce sont les incertitudes liées à l’ampleur de l’impact économique et les conséquences sociales de la crise sanitaire. » Selon elle, les directeurs sûreté/sécurité doivent anticiper « un certain nombre de risques notamment liés à des mouvements sociaux ». Les questions relatives aux risques psychosociaux se posent également avec plus d’acuité au gré des vagues de contamination et des confinements. Dans les premières études sur les personnes qui n’ont pas contracté le Covid-19, « les principaux items qui ressortent sont la perte des émotions, la fatigue morale et physique, la dégradation de la qualité du sommeil, et la perte de confiance dans l’avenir », relève Anne Girond. « La mesure de l’identification des risques psychosociaux va être essentielle. » Pour la représentante du CDSE, les directeurs de sécurité vont également devoir faire face dans les prochains mois aux questions de passeport immunitaire, de vaccination, dont les règles et les mises en œuvre « vont être différentes d’un pays à l’autre ».
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