C’est aujourd’hui une nouvelle guerre qui se joue sur les mers, la montée et la professionnalisation des actes de piraterie moderne est en effet des plus inquiétantes.
L’affaire du Ponant, bateau de luxe français immobilisé par des pirates du 8 avril au 11 avril non loin de la province semi autonome du Puntland en Somalie, montre à quelle point ce risque doit être pris au sérieux et interroge sur la sécurisation des navires dans certaines zones du globe. En effet, selon le rapport du Bureau maritime international de la chambre de commerce international, ces actes de piraterie ont augmentés de 10% en 2007 par rapport à 2006 (le nombre d’attaques passant ainsi de 239 à 263 en une année), alors que depuis 2003 le nombre de ces actes avait été divisé par deux. En 2008 on dénombre à ce jour une cinquantaine d’attaques ce qui fait craindre une banalisation de la pratique.
Plus inquiétant encore, si par le passé les zones d’actions des pirates étaient diffuses, aujourd’hui elles sont clairement identifiables et constituent pour les armateurs du monde entier de vraies espaces de chaos. Parmi les zones où les activités de piraterie ont été les plus nombreuses en 2007, on retrouve l’Indonésie et plus précisément le détroit de Malacca où l’on recense 43 attaques, puis le Nigeria et notamment les zones de Lagos et Port Harcourt avec 42 attaques; et enfin la Somalie et la région du golf d’Aden et de Socotra avec 31 attaques. Tout aussi préoccupant, ces actes de piraterie s’accompagnent désormais dans la plupart des cas de prises d’otages et de demande de rançon. Une nouvelle mine d’or pour les leaders de ces groupes surtout lorsque les enlèvements sont perpétrés contre des ressortissants occidentaux.