A l’occasion du lancement du nouveau numéro de la revue Sécurité & Stratégie consacré à la sécurité des capitales dans le monde, le préfet Philippe de Lagune, coordonnateur pour la sécurité des JO de Londres, a présenté le rôle que joue la France dans la sécurité de ce qui est considéré comme le plus grand évènement mondial, qui s’ouvrira à Londres le 27 juillet prochain. Rappelant que les précédents de Munich (1972) et d’Atlanta (1996) font de la sécurité des JO une préoccupation majeure, le préfet précise qu’un milliard de livres y est consacré par le gouvernement britannique, soit 5% du budget total de l’évènement. Les JO de Londres seront l’occasion du déploiement du plus important service d’ordre jamais mis en place au Royaume-Uni en temps de paix : 12 000 policiers, 10 000 agents de sécurité privée de l’entreprise G4S, 13 500 militaires. Le préfet se montre résolument confiant quant à la sécurité des JO au regard de l’excellence des forces de sécurité britanniques.
Le préfet a surtout levé le voile sur les raisons pour lesquelles la France s’implique dans la sécurité d’un évènement qui se déroule outre-manche. « Sur le million de touristes qui se rendra en Grande-Bretagne, 27% d’entre eux transiteront par la France ». Outre la manne économique que cet afflux touristique génère pour l’économie française, il suscite un certain nombre d’enjeux sécuritaires hexagonaux que rappelle le préfet de Lagune. Il convient tout d’abord de veiller à ce que le séjour en France de ces touristes se déroule dans ces conditions optimales, y compris le séjour insoupçonné de certaines équipes internationales. « Les nageurs américains séjournent tout au long du mois de juillet en France, de même que des équipes britanniques » précise le préfet. Le second enjeu essentiel touche à la continuité des flux de passage entre la France et la Grande-Bretagne. « Notre principale crainte concerne le domaine ferroviaire. Il y a un Eurostar toutes les 3 minutes, et chacun d’eux compte 700 passagers. Le blocage d’un train engorgerait les flux rapidement. Nous devons anticiper tout aléa (accident, acte de malveillance, incident climatique…) afin d’y faire face le plus rapidement possible ». Il en est de même au niveau portuaire, les ports de Calais et de Dunkerque représentant annuellement 12 millions de passages et abritant l’essentiel des points de passage des filières d’immigration clandestine. Le préfet précise l’implication des entreprises privées dans cette mission de sécurité, qu’il s’agisse de la SNCF, des opérateurs maritimes ou bien encore d’ADP avec laquelle il est envisagé un rapatriement aérien d’urgence des touristes français en cas d’incident grave à Londres.
La collaboration sécuritaire franco-britannique a fait l’objet d’une décision politique formelle adoptée lors du sommet franco-britannique de février 2012. Cette collaboration porte à la fois sur un travail de coordination des forces de sécurité nationales en cas d’un incident majeur, telle une prise d’otage sur un bateau, et s’établit à travers des échanges de renseignement en matière de lutte anti-terroriste ou de lutte contre les filières d’immigration clandestine. A un mois et demi de l’ouverture des JO de Londres, le ministre de l’Intérieur français se rendra la semaine prochaine à Londres afin d’évoquer avec les autorités britanniques ces enjeux communs de sécurité.
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