Dans la collection du Département sécurité économique de l’INHESJ, l’ouvrage « Les nouveaux entrepreneurs de la guerre – des mercenaires aux sociétés militaires privées » paru aux éditions Vuibert, Philippe CHAPLEAU nous interpelle sur une nouvelle forme d’entreprise : les sociétés militaires privées (SMP).
Aujourd’hui, comparativement au mercenariat, très souvent décrié, les SMP occidentales se caractérisent par le fait qu’elles ne combattent pas directement, mais assurent en réalité des missions de soutien aux forces nationales et armées régulières. A contrario, les mercenaires, tout au long de l’histoire, furent payés pour faire la guerre.
Cette nouvelle organisation traduit un recentrage des militaires sur leur « cœur de métier » et positionne les SMP comme un acteur nouveau soulageant les troupes combattantes des activités « annexes » : logistique, maintenance, formation, santé, etc…
On peut dire que les sociétés militaires privées s’inscrivent dans une logique d’externalisation, visant à faire face aux contraintes budgétaires et non dans une dynamique de privatisation de la guerre. L’Etat reste toujours l’unique détenteur de la violence physique légitime.
Loin des condottieri italiens de la Renaissance, qui représentaient un véritable symbole des guerres privées, c’est-à-dire du mercenariat, les SMP expriment la forte nécessité d’une sous-traitance au sein des armées.
De surcroît, on pourrait craindre qu’une confusion persiste, mais à tort, entre les sociétés militaires privées (SMP) et les sociétés de sécurité privée assurant la protection des entreprises dans des zones à risques, ou particulièrement sensibles, voire hostiles. C’est la nature du client qui fonde en fait la distinction.
Refusant les facilités d’une condamnation en bloc, l’auteur analyse l’émergence des SMP au prisme des impératifs qui s’imposent aux gouvernements, tout en traçant les pistes d’un développement de ces sociétés, favorable à l’efficacité des armées et respectueux des exigences de la démocratie.
Dans la même collection de l’INHESJ, le travail sur le thème « Business en milieu hostile » de Fanny Lecarpentier et Dimitri Linardos s’est vu attribuer le prix 2011 du livre de management international, décerné par Grenoble Ecole de Management dans le cadre du festival de géopolitique et de géo économie de Grenoble qui s’est tenu du 24 au 27 mars.
Pascal Forfert
Chargé de mission au département sécurité économique de l’INHESJ