D’où viennent et qui sont réellement les individus chargés de protéger les entreprises ? Bien qu’étant de plus en plus médiatisés et connus du grand public, la réalité des missions des Directeurs de sûreté reste un mystère. Un mal désormais réparé avec l’enquête inédite de Frédéric Ocqueteau, chercheur au CNRS, qui dissèque ce métier de l’intérieur. Il identifie trois filières d’origine : la filière privée ou voie interne, celle du ministère de l’Intérieur, et celle des militaires et des gendarmes. Conclusion de l’auteur : contrairement à l’apparente « civilianisation » du monde de la sécurité, l’expertise des anciens militaires et gendarmes continue d’être privilégiée par les entreprises.
Comment expliquer le vol interne d’informations en entreprise ? A l’heure où les affaires Wikileaks, Renault ou la cyber-attaque contre le ministère de l’Economie imposent ce sujet au sommet des priorités, Benoit Dupont, Directeur du Centre International de Criminologie Comparée, et Audrey Asseman ont mené conjointement une enquête auprès d’un grand nombre d’entreprises internationales. Les résultats sont sans appel : 61% des répondants estiment que les données sont facilement accessibles à l’ensemble des employés, et 60% d’entre eux considèrent que les outils mis à leur disposition ne sont pas convenablement sécurisés !
Autour de cette enquête statistique, Alain Juillet, ancien Haut Responsable à l’Intelligence Economique, et Jean-Pierre Vuillerme, Directeur de management des risques à l’ADIT, livrent leurs analyses sur le phénomène de vol d’informations. Le premier réfute sans détour des rumeurs relayées par Wikileaks à propos de la présupposée expertise française en matière d’espionnage industriel. « Cette affirmation est grotesque » assène-t-il.
Dans le but de protéger ses entreprises, l’Etat français a rédigé un texte de loi instituant le statut « confidentiel entreprise ». Marie Pierre Van Hoecke et Gilles Gray, adjoints du délégué interministériel à l’intelligence économique, expliquent comment celui-ci permettra de sanctionner la violation et la compromission du secret des affaires.
La problématique de la cybercriminalité est indissociable de considérations éthiques, la lutte contre ce fléau se faisant au détriment d’autres libertés fondamentales. Myriam Quemener, magistrat et expert auprès du Conseil de l’Europe évoque cette tension et rappelle les enjeux liés à l’adoption de la LOPSSI 2.
> Pour commander la revue sur le site de la Documentation Française, cliquez ici.