Tensions sociales renforcées, mouvance « ultra gauche », rachat hostile et douteux d’entreprises françaises, tel que le cas de l’entreprise Cegelec par un fond Qatari, croissance étonnante de la piraterie, les entreprises françaises sont soumises à des menaces de plus en plus nombreuses et diversifiées.
La crise aidant, ces menaces seront encore plus fortes et encore plus diverses dans les mois à venir. La chute des cours de bourse de nombre de sociétés françaises, le mal-être des salariés dans les grands groupes (quelques 84% des salariés, estiment que les problèmes liés aux troubles psychologiques ont augmenté dans leur entreprise, selon une étude menée par Malakoff Méderic), le contexte géo politique fortement instable sont autant d’éléments qui devraient complexifier considérablement la cartographie des menaces des entreprises.
Face à cela, des mesures s’imposent de la part des entreprises et de la part des Etats. De la part des entreprises tout d’abord. Même si la situation économique pousse à la réduction des coûts, il serait dangereux de rogner sur les budgets de sécurité. A cet égard, certains grands groupes l’ont compris n’hésitant pas à recruter de nouveaux collaborateurs dans le domaine, comme c’est le cas d’ALSTOM, ou même à créer un département de la sûreté, comme c’est le cas du groupe LAFARGE.
De la part de l’Etat français ensuite. La création d’un fond souverain ou la rationalisation des fonctions de renseignement avec la création d’une Direction Centrale du Renseignement Intérieure (fusion RG/ DST) sont des instruments qui devraient mieux aider les entreprises à anticiper les menaces et à protéger les grands groupes.
Reste à s’assurer maintenant que le renforcement des moyens en matière de sécurité de la part du public et du privé implique également un renforcement des synergies entre les uns et les autres. A cet égard, le Club des Directeurs Sécurité d’Entreprises voit d’un très bon oeil le fait d’avoir été associé par le ministère des affaires étrangères à la nouvelle cellule de crise (CDC) et par le SGDN au groupe de réflexion relative à la gestion de crise.