C’est une information parue sur le site de la BBC et reprise sur le blog du sociologue Laurent Mucchielli. La vidéosurveillance ne serait plus à la mode en Grande-Bretagne. En 1994, le gouvernement conservateur avait lancé un vaste plan pour voir émerger la technologie. Michael Howard, le Home Secretary (équivalent du ministre de l’Intérieur en France) avait déclaré à l’époque qu’il était convaincu que « la vidéosurveillance jouait un rôle important dans l’aide à la détection et à la réduction des crimes et pour confondre les criminels. » Un investissement conséquent s’en est suivi, d’abord supporté par le Gouvernement, aujourd’hui à la charge des communes. Deux arguments plaident maintenant pour que le système soit retiré.
Le premier est lié au coût des installations qui ne sont plus ou pas subventionnées par l’État mais à la charge des communes. Les coûts concernent la maintenance du parc, l’exploitation en temps réel par des agents et/ou l’enregistrement de séquences. La municipalité de Denbighshire a ainsi réduit son budget 2016-2017 de 200 000 £ (près de 270 000 €). D’autres, comme Cornwall qui a réduit son budget de 350 000 £ en avril 2011, ne sont pas revenues sur leur choix.
C’est d’ailleurs le second argument qui plaide pour le démantèlement : l’inefficacité des systèmes. Les études indépendantes montrent peu d’effet sur le niveau de criminalité. Malgré un parc de 4 à 5,9 millions de caméras sur son territoire, la Grande-Bretagne a un niveau de criminalité comparable à ses voisins.
David Kapp
Extrait de La lettre Retour d’Expérience, supplément à Face au Risque